Chute des prix de l’immobilier en France : la tendance se poursuit

22 %. Voilà la part envolée des transactions immobilières en France en une seule année, d’après les notaires début 2024. La tendance ne s’arrête pas là : les prix moyens au mètre carré reculent, accusant une baisse de 4,8 % sur douze mois dans les principales villes du pays.Certaines métropoles encaissent des corrections plus franches, tandis que dans nombre de campagnes, les prix tiennent bon, parfois même à la hausse. Sur tout le territoire, une réalité s’impose : se financer devient un parcours d’obstacles inédit, tant les banques resserrent les conditions d’octroi de crédit.

Où en est la baisse des prix de l’immobilier en France ?

Le marché immobilier traverse une période sans précédent. Depuis le printemps 2023, la baisse des prix s’installe et s’amplifie. Les dernières analyses des notaires révèlent l’ampleur de ce mouvement : appartements anciens en France métropolitaine à,4,8 % sur un an, maisons à,3,8 %. Partout, la tendance se confirme, mais le paysage reste contrasté selon que l’on scrute la capitale, les grandes villes ou la périphérie.

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À Paris, le mètre carré passe sous la barre des 10 000 euros. Même les arrondissements historiquement protégés par leur prestige voient les prix flancher. En banlieue proche, la décélération s’accentue, accentuant la morosité du marché francilien. Dans les grandes métropoles régionales, la même mécanique s’observe : Lyon, Bordeaux, Nantes, Marseille… Nulle n’échappe à la chute des transactions et au recul des prix. Même la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, longtemps épargnée, commence à suivre la cadence du reste de la France.

Voici quelques éléments marquants de ces douze derniers mois :

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  • Baisse plus prononcée dans les grandes villes :,6,2 % à Lyon,,7,5 % à Bordeaux,,5,3 % à Nantes.
  • Chute des ventes : le nombre de transactions immobilières s’effondre de 22 % sur un an, tous types de logements confondus.
  • Stagnation, voire progression, dans certains territoires ruraux : dans ces zones où l’offre reste rare, la demande continue de soutenir les prix.

La rareté des acheteurs capables d’obtenir un prêt pèse lourdement. Face à des taux de crédit toujours élevés, beaucoup renoncent ou diffèrent leur projet. Cette évolution bouleverse la relation entre vendeurs et acquéreurs : tout le monde doit revoir sa copie. Une nouvelle donne s’installe, trimestre après trimestre, redéfinissant la valeur de la pierre.

Quelles dynamiques expliquent la poursuite de la tendance en 2025 ?

Le coup de frein du marché ne relève pas du hasard. L’accès au crédit s’est complexifié à une vitesse inédite. Avec des taux qui dépassent encore les 4 % pour la majorité des emprunteurs, beaucoup de ménages voient leur budget rogné, parfois jusqu’à l’abandon du projet. La Banque centrale européenne, focalisée sur la lutte contre l’inflation, n’envisage pas de relâcher la bride sur sa politique monétaire.

Plusieurs facteurs structurels s’ajoutent à la liste des freins et pèsent sur l’ensemble du secteur :

  • Revenus qui stagnent : pour les primo-accédants, l’achat d’un bien immobilier s’éloigne encore.
  • Inflation persistante : elle grignote l’épargne et diminue la capacité d’investissement des ménages.
  • Chômage en hausse localement : dans certains bassins d’emploi, la stabilité des revenus devient incertaine.

À cela s’ajoute la disparition progressive de certains dispositifs comme le PTZ dans de nombreuses zones et la fin programmée du dispositif Pinel. Les banques, prudentes, n’accordent plus leur confiance qu’aux dossiers les plus solides. Résultat : le marché de l’achat immobilier se tarit, les vendeurs doivent revoir leurs ambitions, et les investisseurs se mettent en retrait. L’attentisme s’installe, entre volonté de vendre et capacité d’acheter.

immobilier baisse

Perspectives : quelles évolutions attendre pour le marché immobilier français ?

Impossible de l’ignorer : le marché immobilier français arrive à un tournant. Après plusieurs trimestres de baisse, une question domine : simple ajustement conjoncturel ou début d’une crise plus profonde ? Les prix continuent de fléchir, surtout dans les grandes villes. Paris, Bordeaux, Lyon, Marseille : partout, les chiffres s’alignent et confirment le recul du prix des logements anciens. Pourtant, la France immobilière reste morcelée. Les campagnes et certaines villes moyennes résistent, dopées par une demande stable, tandis que les quartiers périphériques voient les acheteurs se raréfier.

Sur le terrain, plusieurs scénarios se profilent :

  • Des prix qui se stabilisent dans les secteurs prisés, où la pression locative demeure forte.
  • Une poursuite de la baisse dans les grandes métropoles, là où l’offre excède la demande.
  • Une incertitude persistante sur les zones touristiques, comme la Provence, les Alpes ou l’Atlantique, dépendantes du marché de la résidence secondaire.

Le retour de la confiance passera sans doute par un éventuel assouplissement des conditions de crédit et une adaptation des vendeurs à la nouvelle réalité. Pour l’heure, la reprise des transactions reste timide. Le marché, longtemps perçu comme un rempart contre les aléas économiques, doit désormais composer avec de nouveaux équilibres : prix en repli, exigences renouvelées des acheteurs, et prudence généralisée. L’immobilier français, solide mais secoué, s’apprête à écrire la suite de son histoire, et personne ne peut prédire la page suivante.